On ne sait pas toujours comment leur dire les choses et surtout comment faire comprendre aux enfants qui sont à notre table, que parfois ils abusent un peu de tout, sauf du respect.
Le moment du repas est un instant privilégié où chacun peut se restaurer certes mais aussi où on peut échanger, que ce soit ce qu'il y a dans nos assiettes car tout le monde n'a pas les mêmes goûts et le même appétit selon les journées de la semaine. Et surtout, on peut discuter de différents sujets et de ce qui s'est passé dans la journée et qui a besoin d'être exprimé, expliqué voire défendu.
Or, quand parfois on sent que ça ne va pas très bien se passer car les enfants sont fatigués, énervés, qu'ils ont autre chose à faire que de se tenir tranquille pendant tout le déjeuner ou le dîner, nous, de notre côté, on ne se donne aucune limite non plus à respecter.
Au contraire, on dirait bien que nous aussi on va finir par être excédé par ce qui se passe à notre tablée. Et on ne va plus avoir envie de se sentir léger ou légère alors que finalement le repas familial est un moment de pure convivialité.
Alors, comment faire quand certains prennent la parole alors qu'ils en ont encore plein la bouche, que les petits se lèvent de table alors que personne n'a terminé de manger, que les plus gourmands se servent trop, ne laissant plus rien aux autres, et que ceux qui ont décidé de bouder ne décochent pas un mot et font même exprès de râler tout haut pour que personne ne puisse discuter?
Il y en a des cas à expérimenter et surtout des problèmes à solutionner . Aujourd'hui, j'aimerais revenir avec vous sur une situation qui était vraiment récurrente chez nous.
A chaque fois que je leur demandais de se servir elles-même, systématiquement, elles contrôlaient ce que les autres avaient dans leurs assiettes(elles ont 4 ans de différence chacune!!!) et prenez tout ce qu'elles pouvaient, laissant aux autres ce qu'elles ne souhaitaient pas manger.
Les ayant servies à l'assiette pendant des années, il me fallait désormais disaient mes guides, expérimenter ce service propre à chacune afin de les habituer à vivre en société et à savoir se servir en fonction de leur appétit et du nombre de convives et non de leur gourmandise.
Au début, c'était plutôt folklorique car aucune ne savait ce qu'elle devait prendre comme quantité et me demandait sans cesse : "c'est bon là maman?".
Et quand finalement, je leur répondais "sers toi un peu, et puis tu te resserviras après, si tu as encore faim et qu'il en reste", cela les a aidées à savoir un peu mieux se gérer toutes seules.
Mais bien sûr, il y a des plats qu'on aime plus que d'autres et là pas question de laisser sa part à l'autre. Alors on en prend un peu plus puis encore un peu et là "stop", je leur faisais remarquer que nous sommes une famille et qu'il faut savoir partager.
Aujourd'hui c'est presque acquis sauf quand il y a des invités et qu'elles pensent qu'une fois servies, elles n'auront plus besoin de le refaire.
Alors on reprend avec légèreté la règle qui est que chacun doit pouvoir se servir et tout revient dans la normalité.
A retenir :
On ne peut pas les conditionner et encore moins les formater à certains principes de vie propres à chacun.
C'est avec l'expérience que cela va finir par se mettre en place en tout simplicité. C'est une phase normale de l'enfant de vouloir tout s'accaparer. Mais si on prend le temps de voir avec eux que tout peut se faire dans la confiance et dans l'équité, alors ils finissent par le prendre comme acquis et ne croient plus qu'on va leur prendre ce qu'ils aimeraient posséder et garder pour eux et dont ils ont surtout peur de manquer.
Autre moment fort qui se passe souvent quand on est tous bien attablé, l'échange de gros mots, de remarques déplacées, de critiques et surtout de moqueries.
Cela prenait parfois une telle ampleur que cela finissait par me couper l'appétit. Les aînées étaient très virulentes à l'époque, et la plus jeune se mettait parfois à pleurer tellement l'énergie était négative et que cela la touchait.
Alors j'ai eu l'idée, grâce à mes guides, de leur demander à chacune d'imaginer au milieu de la table une poubelle virtuelle ou un genre de vase ou de plateau où chacune déposerait dedans ce qu'elle avait à dire.
Et si l'une d'entre-elles se sentait concernée par ce qui avait été dit, elle le prenait pour elle ou sinon elle le laissait dans la poubelle.
Cela a très vite fonctionné car pour elles c'était ludique. Et puis, petit à petit, plus personne n'a relevé les remarques déplacées : on les a toutes laissées au centre de la tablée.
A retenir :
On ne peut pas empêcher des enfants de s'exprimer car cela finit par les bloquer et les frustrer inutilement. Mais on peut leur demander d'être mesuré.
Je comprenais qu'elles avaient des choses à formuler et que leur colère était parfois due à une situation donnée qu'elles subissaient malgré elles mais je ne pouvais pas leur donner le droit pour autant de tout déstructurer.
On a donc mis en place ces petits outils pour les aider à aller mieux sans pour autant que les repas ne deviennent des lieux d'esclavage ni d'anarchie non plus.
La semaine prochaine, j'aborderai le moment du coucher et de savoir prendre un temps personnalisé avec chaque enfant.