Il y avait dans un village, un homme d'un certain âge à qui l'on avait trouvé tous les défauts du monde : un menton trop petit, un front trop étroit, un ventre trop rebondi, des jambes trop longues...
On trouvait qu'il était trop gentil mais pas assez bavard, qu'il avait toujours des excuses quand d'autres lui trouvaient des raisons de lui en vouloir, qu'il devrait moins sourire et faire plus de bien autour de lui...
En fait, chaque habitant du village avait quelque chose à lui reprocher et cela avait débuté dès son plus jeune âge, comme si cela faisait partie de sa destinée.
Un jour, alors qu'il se promenait sur les bords du canal, il vit un cygne plonger la tête dans l'eau si froide et y remonter quelque chose de particulier dans son bec orangé.
Il s'approcha discrètement du bord, espérant que personne ne le voit, sachant très bien qu'il serait à nouveau la risée du village qui trouverait une nouvelle chose à lui reprocher, et remarqua que dans son bec quelque chose brillait .
Il s'approcha un peu plus près encore, en faisant attention de ne pas glisser. Et là, il vit, dans le bec du cygne, une gourmette en or en train de scintiller avec les rayons du soleil dirigés au dessus de leur tête à tous les deux.
Il attendit pour voir ce que le cygne allait en faire et pensa très fort, "j'aimerais tellement voir ce trésor qu'il a trouvé". Et soudain, le cygne s'approcha du bord et vint déposer le présent à ses pieds.
L'homme ne savait pas trop comment il devait interpréter ce geste et finit par ramasser le bel objet. Et là, une fois débarrassé des herbes qui le recouvraient, il pu lire sur la gourmette à larges maillons dorés, écrit en lettres majuscules : "AIME TOI ET LE CIEL T'AIDERA".
Il reconnut dans cette phrase comme un message qui lui était destiné et remit cette gourmette près du canal, sur le sentier, afin que la personne à qui elle appartenait puisse très vite la retrouver.
L'homme décida de continuer sa ballade, et en chemin il se mit à réfléchir. Il est vrai que si je m'aimais un peu plus, les gens cesseraient sûrement de me critiquer et de me trouver tous les défauts de la terre.
Mais la terre est à tout le monde et l'homme avait oublié que là où il résidait, il lui appartenait de vivre selon ses règles et sans subir les railleries de ceux qui voulaient le contraindre à changer.
Pour lui la vie était simple et harmonieuse. Ses principes étaient basés sur une philosophie du juste et de l'équilibre, du don et du recevoir, de la beauté en chacun des êtres et de l'amour pour tous.
Alors il décida de lancer un appel à l'univers en lui promettant de commencer à s'aimer et ce, en cessant de laisser les autres le maltraiter, et dit qu'ensuite, il aimerait que le ciel puisse l'aider à accompagner toutes les personnes qui comme lui avaient un jour oublié de s'aimer.
Les gens qu'il croisa dans le village, dans les minutes qui suivirent, se mirent à lui faire toujours les mêmes reproches que par le passé. Et là, l'homme leur répondit du tac au tac "je ne vous permets pas de me juger, laissez moi vivre en paix et en toute liberté".
Une, deux puis cinq personnes eurent ainsi la même réponse face à leurs quolibets. Et dans les semaines qui suivirent, l'homme finit par être apprécié, car non seulement il avait repris sa place qui est celle d'un habitant respecté mais en plus il était devenu plus sociable et prenait le temps de discuter.
Il fut reconnu comme étant d'une aide précieuse avec ses conseils appropriés, et chacun désormais venait le voir pour qu'il leur apprenne les secrets pour s'aimer.