1 – Choc et déni
À ce premier stade, chaque personne entend cette information de manière très différente. Et si ce confinement vient contrarier un mode de vie qui est plutôt à l'opposé de ce que l'on lui demande de faire, cela crée un choc assez brutal qui est rarement accepté dans les premiers temps. Une partie de la personne ne veut pas y croire et pense qu'elle pourra continuer de vivre comme avant, que rien ne va réellement changer et que c'est un peu comme dans un cauchemar : elle va bien finir par se réveiller. Cette période peut durer plus ou moins longtemps en fonction du degré d'adaptabilité, de renoncement et de conscience de la personne. Elle pense qu'elle peut continuer de se conduire comme avant, car en fait, elle ne sait pas faire autrement. Elle poursuit des activités similaires et/ou s'en invente d'autres voire un peu à l'excès ou au contraire, elle s'enferme dans une sorte de mutisme, de latence.
2 – Douleur et culpabilité
A ce stade, la personne commence à se rendre compte que nous sommes tous bel et bien face à une réalité et que même si de son côté ou dans son entourage, elle n'est pas directement touchée, il y a bien un ordre de confinement qui a été donné. Elle ne peut plus du tout faire ce qui lui convenait comme sortir à sa guise, aller au travail, emmener les enfants à l'école, faire ses courses 4 fois par jour, aller au restaurant ou même au café....et surtout ne plus embrasser ses collègues, ses aînés et voisins et encore moins leur serrer la main. La personne est coupée de toute vie sociale et ce que lui manquait tant : du temps, du repos, des échanges avec ses enfants, lui est quelque peu imposé.
C'est à ce stade que certaines personnes commencent sérieusement à se remettre en question et à se demander si elles ont fait les bons choix surtout dans leur vie professionnelle mais aussi dans leur vie de couple, leur choix de logement, leur situation géographique, la structure de leur famille...
3 – Colère
A ce stade, de nombreuses personnes se mettent en colère car elles ressentent beaucoup d'injustice face à une situation qu'elles pensent ne pas avoir cherchée et encore moins méritée. C'est à ce moment là qu'elles sont le plus regardantes sur ce qui se passe chez le voisin et finalement qu'elles en oublient que c'est une lutte planétaire et que si certaines personnes ne sont pas touchées de plein fouet, elles ne se proclament pas pour autant comme étant les grandes gagnantes car elles sont solidaires. Il est bon de penser UN et de voir dans ce confinement, le moyen de créer une barrière sanitaire pour aider celles et ceux qui pourraient être fragilisés par ce virus trépidant.
C'est à ce stade là que certaines personnes s'en prennent à leurs proches voire aux autorités qu'elles croisent car elles ne parviennent pas à gérer cet état de colère qui est venue réveiller en elles une voire plusieurs anciennes mémoires.
4 – Marchandage
A ce stade, la personne privée de bon nombre de ses activités, de son revenu, de son bien-être et surtout de sa liberté commence à se sentir frustrée et se met à blâmer son patron, ses supérieurs ou le gouvernement pour la perte subie. Or, chacun fait des choix dans son existence et on ne peut pas demander aux autres de les assister continuellement dans tout ce qu'elles souhaitent mettre en place dans leur seul intérêt. Bien que cette responsabilité ne soit pas toujours justifiée, la personne en souffrance n’est pas en état de le comprendre et d’accepter cette réalité qu'elle mesure intérieurement comme étant de l'ordre de l'abandon, du rejet, de la trahison, de l'humiliation, de l'injustice... C'est à se stade que des négociations commencent et qu'il y a une vraie demande et un besoin de combler la perte subie. Selon les secteurs d'activité, certaines personnes en veulent encore plus au vue de l'ampleur de ce qu'elles ne vont pas pouvoir recevoir, produire, vendre ou pratiquer.
5 – Dépression et douleur
À ce stade, la personne commence à se rendre compte que malgré les étapes précédentes, rien ne pourra réellement se mettre en place autrement, qu'on ne revient pas en arrière comme par enchantement et qu'il va falloir finir par accepter la situation telle qu'elle est et que donc la perte sera bel et bien effective à un instant T. Elle ne pourra pas aller rendre visite aux aînés, enterrer ses défunts, fêter son anniversaire au restaurant, partir en vacances. Tout ce qui pourtant se fait d'habitude naturellement ne pourra se passer comme elle l'aimerait tant. Et ce qui a pourtant été programmé depuis bien longtemps, ne pourra pas se manifester en l'état.
La personne à ce stade finit par accepter bon gré, mal gré la perte mais ne peut y faire face : dépression, baisse de moral, asthénie... Elle devient passive et n'a plus de goût à rien. Elle attend le dénouement sans trop d'espoirs des jours meilleurs.
6 – Reconstruction
Cette étape est une phase très importante puisque c'est à se moment là que la personne peut décider de repartir sur de nouvelles bases et ainsi entreprendre un nouveau chemin plus en lien avec la réalité et être mise en relation avec des solutions qu'elle va mettre en place afin de pouvoir retrouver en elle et autour d'elle plus d'harmonie et d'équilibre. Tout n'est pas encore gagné car il s'agit bien là de sortir de sa zone de confort et de se lancer dans une nouvelle zone dite "d'apprentissage". Mais en gardant à l'esprit que seul l'instant présent compte, la personne peut mettre toutes les chances de son côté pour entrapercevoir une vie plus en phase avec ce qui est. De nombreuses solutions peuvent lui être proposées mais c'est également à chacune d'elles qu'est demandé de faire preuve de créativité. Elle va puiser en elle même ses ressources intérieures et mettre en avant ses qualités et ses valeurs afin de pouvoir se rendre compte à l'étape finale que finalement tout a du sens et que si c'est par là qu'il fallait en passer, c'est tout simplement parce que tout a une raison d'être.
7 – Acceptation
C'est l'étape essentiel à toute résilience. C'est celle où malgré une perte plus ou moins grande, la personne est profondément prête à accepter la réalité telle qu'elle est à l'instant T. Elle commence à s'organiser différemment dans son quotidien et a abandonné l'idée de pouvoir retourner à ce qu'elle faisait depuis pourtant longtemps. Elle peut même commencer à ressentir du contentement. Elle se sent pousser des ailes car elle n'émet plus de résistance et réalise que cette situation peut lui permettre de voir la vie autrement et de retrouver des parts d'elle même qu'elle avait mis de côté. Elle se redécouvre ainsi que son entourage et pourra par la suite décider de ne plus suivre une voie qu'elle poursuivait très certainement par peur du manque et non par enthousiasme. La personne se met à faire de nouvelles rencontres, à se comporter autrement : elle change de travail, de mode d'alimentation, de lieu géographique, d'habitation, de conjoint ...Elle oublie quelque peu sa vie d'avant, ses pertes et ses manques et retrouve goût à une vie plus riche de ce qui l'anime vraiment et qui va lui permettre de poursuivre au mieux le cours de son évolution .
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